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 L'Équilibriste ~ RP libre

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Vincent Burton

Vincent Burton
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MessageSujet: L'Équilibriste ~ RP libre    L'Équilibriste ~ RP libre  EmptyLun 1 Juil - 13:59


L'equilibriste ~ †










RP - Libre


Je m'étais dit que définitivement, oui définitivement, j'étais complètement fou.

Rien qu'en entendant le grincement trop réaliste de ce grand portail que j'ai poussé avec beaucoup de mal ... Personne. Il n'y avait absolument personne, et certes cela pouvait se justifier par le fait que c'était sensé être un parc à sensations ... Mais alors ça voulait dire que c'était gratuit ?
Hou là là. C'est pas que je n'avais envie de sauter de joie par rapport à ça, cependant, en entendant les grilles se refermer, derrière ma pitoyable silhouette, je me suis dit, en contemplant le noir presque complet, que je n'allais pas tenir plus de trente secondes. Ce n'est pas parce que j'étais jeune que je ne pourrais pas avoir une crise cardiaque.
Je me connais assez pour dire que ce serait une fin stupide mais plausible. Alors j'ai ramassé mon sac qui n'était resté que deux ou trois minutes au sol bizarrement foncé, ne me préoccupant pas de la matière vaguement rougeâtre qui maculait le fond - surtout ne pas y penser -, et j'ai fait demi-tour pour rentre chez moi.

Aïe. C'est vrai qu'elle était dure à ouvrir, cette porte, si on peut encore l'appeler comme ça, tant elle est gigantesque. Elle coince, même ... Allez ... Pendant que je pends dessus de tout mon poids, j'espère qu'aucun membre du personnel ne viendra me demander ce que je compte faire exactement. S'en retourner alors que je suis rentré est déjà bien assez humiliant. Alors qu'on laisse un gamin froussard tranquille. Merci.

...

...

Allons bon. Pourquoi ne s'ouvre-t-elle pas, cette porte ? Ouvre-toi ... Ouvre-toi ...

Je tirai si fort que je suis tombé à la renverse, d'un seul coup. Parfait ! C'est vraiment parfait ! Ou plutôt, c'est vraiment de la camelote ! Et maintenant je suis complètement rouge ! ...
Merdouille ... Je me relève. Il fallait me rendre à l'évidence même si ça me rendait malade : je devrais traverser le parc de façon à trouver un agent ... Ils n'allaient quand même pas refuser à un pauvre gosse égaré de sortir. Je faisais pitié, comme ça, pas vrai ?

Et en plus ... Je réprimais un frisson. En plus de ça, j'avais peur, peur, vraiment peur. Bien sûr c'était fait pour toute cette glauquitude.
Mais quand même ...

Allez. Courage. Un pas après l'autre. Ne pas regarder comme si on visitait ... Et trouver un endroit susceptible d'abriter du monde. Comme ... Ce bâtiment, par là-bas ? Oui, ça pouvait être une possibilité. Alors ... Il me semblait très éloigné ... Mais je me suis dirigé droit vers lui, passant une main dans mes cheveux maintenant tachés de rouge. Non non ... Ne pas y penser, ne pas y penser ...

Un pas. Un autre. Surtout ne chante pas pour te donner du courage qui de toute façon n'existe pas. Garder les yeux rivés sur la bâtisse qui se rapprochait trop lentement à mon goût, c'était la meilleure des choses à faire.

Et ... Voilà que je retombe. Et re-merdouille ! Parce qu'il a bien fallu cette fois que je jette un coup d'oeil à ce qui m'a fait trébucher.
Haa !
Mon Dieu. J'ai failli hurler. Mais il y a de quoi ... C'était quelque chose qui ressemblait vaguement à un ... Corps. Je ne saurais vraiment dire. Je n'ai pas l'expérience de ce genre de choses; mais si c'est fait pour faire flipper, c'est réussi. D'autant que j'ai tout de même boulé à quelques mètres ... Mon sac était resté accroché à cet espèce de truc qui pourrait être un bras. C'est donc à genoux et une fois de plus tout rouge que j'ai clopiné jusqu'à ce qui contenait mes seules protections ... À savoir mon portable et mon argent de poche ... En tremblant.
Mais j'étais à la fois terrorisé et fasciné. Il fallait que ... Il fallait que je voie d'un peu plus près ce qu'était cette chose. J'ai avancé ma main.
Et à l'instant où celle-ci toucha le semblant de manche qu'il restait, un courant électrique parcouru mon doigt jusqu'à le membre du prétendu mort.
Non, je ne rêve pas ! Il s'est vraiment produit une espèce de réaction d'électricité statique ... Qui propulsa mon pied dans la simili-tête qui partit en morceaux.

Non, je ne rêvais pas !! ça avait ... ça avait vraiment bougé ! Alors ça voulait dire que c'était vraiment ... Un ... Mort ...
Je n'ai pas crié. Cordes vocales bloquées. Lentement, j'ai récupéré ma pitance. Sans me lever.
Sans doute ce que j'aurais dû faire avant de me retourner et de ne pouvoir que contempler le regard de la personne - ou peut-être même ne peut-on pas parler de personne - qui s'est jetée sur moi et m'a plaqué au sol.
Contact de mon dos trempé de sueur sur le sol toujours aussi rouge, et, je le savais, vraiment de sang. J'ai enfin réussi à hurler.

- YHAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !
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Tyler D. Norton

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MessageSujet: Re: L'Équilibriste ~ RP libre    L'Équilibriste ~ RP libre  EmptyLun 29 Juil - 7:25


Mais qu'est-ce que je fous là ? Et « là », c'est où, d'ailleurs ? Je savais très bien que c'était une mauvaise idée de venir, en plus. Je savais parfaitement que j'aurais mieux fait de rentrer directement chez moi après le lycée, comme je le fais normalement. Je n'aurais pas dû décider d'aller faire un tour dans la cambrousse, parce que maintenant, on peut dire que je suis carrément emmerdé. Je n'ai absolument aucune idée de comment je vais pouvoir rentrer chez moi, étant donné que je n'ai absolument aucune idée de où je suis. Et le problème, quand on ne voit absolument rien, c'est que ce n'est pas vraiment pratique de retrouver son chemin. Dans ma situation, toutes les personnes normales regarderaient dans la direction d'où elles sont venues, apercevraient les bâtiments de leur ville, et pourraient ainsi rentrer en marchant vers là-bas. Mais moi, d'où je viens ? J'ai tourné bien trop de fois pour savoir comment faire demi-tour. Et aucune chance que je puisse apercevoir les lointains bâtiments de la ville, alors que je suis plongé dans l'obscurité la plus totale. Je continue donc de marcher – que pourrais-je bien faire d'autre de toute manière ? Je n'ai pas la moindre notion du temps, peut-être fait-il déjà nuit. Mais je ne pense pas, je sens encore les rayons du soleil dans mon dos, et les bruits sont bien ceux de la journée : on n'entend pas ce genre de chant d'oiseau lorsque la nuit est tombée. Ma canne me précède, vérifiant que je peux toujours avancer. C'est plutôt utile, pour éviter de se prendre un arbre en pleine tronche. Et oui, c'est du vécu. Je n'ai pas toujours eu l'habitude de marcher sans pouvoir voir où je vais, et au début, c'était relativement... Violent, disons. Allez-y, moquez vous. Je voudrais bien vous y voir moi !

J'avoue que je commence à avoir légèrement peur. Je n'aurais jamais dû venir ici. C'était une idée stupide. Qu'est-ce que je suis censée faire maintenant ? Je pourrais appeler mes parents. Mais comment leur décrire l'endroit où je me trouve ? Je n'ai pas spécialement envie de me faire engueuler, surtout que depuis mon accident, ils me considèrent un peu comme un gosse sans défense. Tant pis, je continue de marcher. Je trébuche sur une racine que je n'ai pas détecté à temps, me rattrape de justesse, me remets droit sur mes jambes. Je devrais peut-être ralentir le rythme. Quand je stress, je contrôle un peu mois ce qu'il y a autour de moi. Et là, les conditions sont plutôt bonnes pour m'effrayer. Je me trouve loin de chez moi, dans un endroit que je ne connais pas, et surtout, surtout, je suis plongé dans l'obscurité. Cette dernière condition est habituel, me direz-vous. Certes. C'est pas pour autant que ça me fait pas peur. Vous pourrez me dire ce que vous voulez, mais même après trois ans, c'est toujours aussi effrayant d'être totalement aveugle. Le noir, le noir complet. Et rien d'autre. Et du coup, comment pourrais-je savoir qu'il n'y a pas quelqu'un qui s'approche derrière moi pour m'attaquer ? Qu'il n'y a pas un gouffre profond que je n'éviterais pas malgré ma canne dix mètres devant moi ? Je ne peux pas le savoir, tout ça. Je ne sais même pas où je suis ! Mais bon, je fais avec.

Soudain, ma canne rencontre un obstacle. Vu le son que ça a fait, ça doit être quelque chose en métal. Je tends les mains vers ce qui a arrêté mon avancée, et mes doigts se referment autour de barreaux métalliques. Je ne mets pas bien longtemps à comprendre qu'il s'agit d'un portail. Ça doit donc être une maison, peut-être trouverais-je quelqu'un qui pourrait m'aider en m'indiquant mon chemin ? Je cri, espérant attirer l'attention d'une quelconque personne :

« Il y a quelqu'un ? »

J'attends une minute. Deux minutes. Personne. Bon... Je tâtonne, jusqu'à arriver à la poignée. J'hésite un instant – je n'ai pas spécialement envie de me faire arrêter par la police pour être entré dans une propriété privée. Mais je n'ai pas non plus envie de continuer ma marche hasardeuse. Après une dernière hésitation, j'abaisse la poignée, ramasse ma canne que j'avais laissé tomber par terre, et pousse le lourd portail. Il doit être ancien, en tout cas il grince horriblement tandis que je m'appuie dessus de toutes mes forces pour parvenir à le faire bouger. Finalement, je parviens à l'ouvrir suffisamment pour pouvoir passer. J'avance prudemment, sur ce qui semble être de la terre. Elle s'enfonce légèrement sous mes pieds. Soudain, j'entends le grand claquement du portail qui se referme. Je sursaute, me tourne vers l'origine du bruit même si je suis dans l'incapacité de voir. Mais il y a forcément quelqu'un... C'était si dur de faire bouger le portail, comment aurait-il pu se refermer tout seul ? Surtout qu'il n'y a pas beaucoup de vent. C'est de plus en plus étrange... J'hésite, et décide finalement de retourner en arrière. Je n'entends personne. J'avais déjà plutôt peur avant, mais là c'est de pire en pire. L'estomac noué, je secoue le portail de toutes mes forces pour tenter de l'ouvrir. Il ne bouge pas d'un poil.

« Putain de merde... »

Oui bon, je sais, faut pas être vulgaire. Mais on peut dire que j'ai les circonstances atténuantes pour le coup, non ? J'ai l'estomac noué, mon rythme cardiaque est plus rapide, ma respiration saccadée. Bon. Réfléchis Tyler, réfléchis. Il y a forcément quelqu'un ici, c'est obligatoire. Non ? Il faut que je m'en convainc, sinon je vais paniquer. Peut-être que je devrais appeler mes parents, finalement... Je risquer d'être puni, mais ce sera toujours mieux que de rester ici, seul. Je sors mon portable de ma poche, le déverrouille, et appuie longuement sur la touche 2, appelant ainsi automatiquement ma mère. Mais en plaquant le petit appareil contre mon oreille, je n'entends qu'une série de bip rapides et répétés.

Bon. Je suis censé faire quoi maintenant ? J'hésite, vraiment. D'un côté, je n'ai pas envie de m'éloigner de ce foutu portail : quelqu'un finira bien par arriver et m'aider à l'ouvrir. Peut-être que quelque chose que je ne peux pas voir l'empêche de bouger. Et puis, si je m'éloigne, il y a de fortes chances pour que je sois, par la suite, totalement incapable de retrouver cet endroit. Or, je ne sais pas s'il y a d'autres sorties, mais dans le doute, je préfère rester à côté de l'une d'elle.
Mais d'un autre, si j'attends ici, c'est pour combien de temps ? Je compte quand même pas passer ma vie ici, et ce serait peut-être plus pratique de marcher un peu histoire de trouver quelqu'un qui m'aiderait. Et du coup j'hésite, mon téléphone toujours dans la main, l'autre accrochée à un des barreaux métalliques du portail.

Il n'y a vraiment que moi pour me foutre dans une situation pareil.

« YHAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH ! »

Bon... Je n'ai rien dit. Apparemment, il y a quelqu'un d'autre possédant ce même talent exceptionnel. Et visiblement, ce quelqu'un en question a fait une rencontre pas forcément appréciable. Et moi je suis toujours planté là sans savoir quoi faire Oh, c'est bon ! Je vous rappelle que je suis aveugle, je ne suis pas forcément le mieux placé pour pouvoir aider quelqu'un. Je veux dire, j'aurais plus de chance de tuer la personne que j'essaie d'aider plutôt que de son agresseur. Ou de me faire tuer, moi. Alors je m'autorise officiellement à avoir quelques hésitations.

Mais bon... J'avoue que je n'hésite pas longtemps. Je ne peux pas laisser quelqu'un dans une telle galère sans rien faire. Alors je m'élance, espérant qu'il n'y aura pas un mur qui rencontrera mon nez à pleine vitesse, ma canne tendue devant moi, m'enfonçant de quelques centimètres à chaque pas dans la terre molle.
Soudain, ma canne rencontre quelque chose (violemment, je tiens à le préciser). Je sais pas trop ce qu'il se passe, et sur le coup j'avoue être plutôt content de ne rien voir. J'espère juste que... J'en sais rien en fait, ce que j'espère. Peut-être qu'il y aura quelqu'un de gentil dans les parages pour m'expliquer un peu dans quelle merde je me suis mis.

« Euh... Y a quelqu'un ? »


Je me répète, je sais. Mais je voudrais bien vous y voir, moi !
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Vincent Burton

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MessageSujet: Re: L'Équilibriste ~ RP libre    L'Équilibriste ~ RP libre  EmptyLun 5 Aoû - 15:32

Je n'ai jamais vraiment été « traumatisé » durant toute ma vie.
Je n'ai jamais vraiment poussé de hurlement.
Je n'ai jamais vraiment plongé dans l'horreur et eu peur.




C'est exactement ce que le visage qui semblait me dévorer de sa seule vue était en train de me dire.
Une couleur indéfinissable témoignant de sa mauvaise santé bariolait de ses mains à sa langue sans doute aussi agile que celle d'un serpent. J'avais la désagréable impression qu'il se repentirait dans un instant plus qu'imminent de ma terreur et que, vidé de toute âme mais pas de sensation, je serais condamné à me faire arracher tout ce qui en moi peut l'être. Évidemment, pas avec une arme blanche, non non, ce serait trop simple pour ce prétendu humain qui présentait plus les caractéristiques d'un mort-vivant, mais dont j'entendais le coeur battre affreusement vite – à moins que ce soit le mien. Ces ongles et ces dents proéminentes, j'en avais bien plus que peur, car, fallait-il le préciser, mon imagination, qu'on disait fertile, créait bien plus que je ne l'aurais voulu ma propre faiblesse.

Et puis ces yeux. Une nouvelle fois. Cette deuxième fois, je n'ai pas crié et seul dieu sait pourquoi, mais je sentais que mon agresseur essayait de me faire tenir son regard. Des globes oculaires injectés de sang qui auraient aisément attribué le nom de fou à n'importe qui. C'était Ça qui pulvérisait tous les records de trouillomètre. Quelque chose qui vous assurait que cette fois, on ne se moquait pas de vous; cette fois, tout était vrai.
Je sentais les larmes perler au fur et à mesure que ces secondes plongées dans ce regard digne de Sauron s'égrenaient, comme autant de grains dans le sablier et autres lames de rasoir enfoncées dans mon coeur. Je me sentais vraiment mal et justice est de dire que c'était parfaitement normal pour un gamin comme moi. Ou plutôt même : « force est de reconnaître que n'importe quel être doté de vue serait dépassé après une rencontre aussi soudaine et terrifiante ».
Il y eu un bruit sourd.

Et d'un seul coup ces deux iris brûlants ont disparu.

J'étais interloqué de ce plus que soudain retournement de situation, mais pas assez pour que mes réflexes hypertrophiés ne prennent pas l'initiative de se relever illico et de s'éloigner d'un bond de la zone susceptible d'avoir un taux d'espérance de vie de 5% en une minute. Mon assaillant, humain ou Gollum – je n'allais pas aller le chercher pour vérifier de quoi était faite cette curiosité scientifique -, avait vraisemblablement été projeté loin de moi par quelque chose …

… Ou quelqu'un, et c'est cette dernière hypothèse qui se vérifia quand une interrogation maladroite vint titiller mes oreilles et ma curiosité. Tout mon corps se retourna alors pour jauger mon prétendu « sauveur ».

La première chose qui me percuta, c'est ce qui justifiait d'une façon presque évidente la question qui, dans mon cas par exemple, serait tout sauf normale. Dans sa main, une canne de couleur blanche, sans doute ce qui m'avait soustrait de l'emprise de cet espèce de « monstre-humain-truc-plus-ou-moins-vivant »; dans ses yeux d'une couleur surnaturelle … Ni énergie, ni sentiments, ni jet de regard. Rien. Des globes grands ouverts que le monde percevait, mais qui ne percevait pas le monde. Ce pauv' mec était complètement aveugle et, ma foi, aussi chanceux que moi.

- … Je suis là, oui.

Histoire de ne pas lui faire le même coup que l'autre bestiole, j'avais décidé de révéler ma présence. De toute façon, mon énorme cri de tout à l'heure m'avait sans doute grillé depuis une bonne partie de cet espèce de parc démoniaque. Ce n'était pas par gentillesse – je traitais les malvoyants comme le commun des mortels, c'est-à-dire d'une façon pas très agréable –, mais par nécessité et par prudence. D'abord, parce que cet endroit suintait l'insécurité et qu'il ne valait mieux pas se mettre les gens à dos. Ensuite, parce tous mes sens me dictaient la prudence, si ce n'est la paranoïa. Enfin, parce qu'avoir des potentiels alliés, c'était bien.
En effet, cet homme – ce jeune homme, avait beau être la seule présence véritablement humaine à des lieux à la ronde et par conséquent se faisait très suspect, il n'en avait pas moins l'air aussi perdu que moi. Sans doute même plus, car, tout bon réalisateur de film d'épouvante vous le dira, il est bien plus effrayant de cacher que de montrer.

Cependant, ici et maintenant, nous deux étions seuls, et dansions sur un seul pied, et, d'une façon très nette, nous n'avions pas le choix : l'autre était le seul pilier sur lequel reposer. Nous deux, enfin moi du moins, savions très bien où aller mais moins comment faire.

C'était évident : l'union fait la force.

- Faut pas rester là.

Je ramasse encore une fois mon sac. Rester à découvert, comme ça, ce n'était ni la solution la plus appropriée ni le plus confortable. La terre, certainement imbibée de sang depuis longtemps, les démons/mutants/morts-vivants, la nuit presque noire, l'absence totale de nature, tout ça me confortait dans l'idée qu'il fallait bouger d'ici au plus vite. Je n'allais pas laisser ce gars se faire buter, puisque son espérance de survie doit se révéler encore plus basse que la mienne. S'allier à lui devait être une bonne idée, et j'étais assez en phase de gagner sa confiance. Malgré ma voix rouillée, je suppose qu'il a facilement cerné mon âge, l'endroit d'où venait mes élucubrations entrant sans doute en compte. Et puis, en cas de besoin, je pourrais tout à fait me servir de lui … Je réprime un sourire gêné par un sourire un peu plus anodin et un peu moins innocent. Je commençais déjà à penser de cette façon … Mais dit-toi bien, Vincent, que, quel que ce soit le détraqué responsable de tout ça, évite à tout prix de rentrer dans son jeu. Ce serait quelque chose à utiliser en cas d'extrême nécessité, quelque chose que tu n'es même pas sûr d'avoir les tripes de faire.

Bref.

J'attrape d'un geste, rendu trop vif par l'inquiétude, sa main, avant de me souvenir qu'il était pour lui impossible de faire preuve de cette clairvoyance.

- Je vais être franc. T'es dans un parc censé être à sensations complètement barjo duquel on ne peut pas sortir sans aide, parce que les grilles énormes – t'as dû les sentir – se referment toutes seules et qu'elles sont lourdes au possible. Faut trouver un responsable. Ah, et le truc dans lequel ta canne a buté, c'est une espèce de Gollum ou je sais pas trop quoi … C'est un vrai … Enfin, c'est un fou. Faut qu'on y aille, y a des bâtiments au loin. Ici, on est à découvert et c'est pas sûr que le … Truc … De tout à l'heure … Soit seul … Sérieux, c'est du grand n'importe quoi ici. Je sais que c'est dur mais crois-moi.

Je tremblais. Oui, c'est vrai, j'avais peur, j'étais terrifié, et je ne savais même pas d'où me venait la force dans cette voix, celle qui permettait de se faire entendre par autre chose qu'une fourmi – pour peu qu'il y en ai dans cet espèce de Silent Hill à la sauce parc d'attractions.

- Ah ouais … Appelle-moi Vincent.


Dernière édition par Vincent Burton le Mar 6 Aoû - 9:00, édité 1 fois
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Tyler D. Norton

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MessageSujet: Re: L'Équilibriste ~ RP libre    L'Équilibriste ~ RP libre  EmptyMar 6 Aoû - 8:15


Un court silence suit ma question. Silence qui me permet de regretter une énième fois d'avoir décidé de passer ce portail étrange. Qui me permet de regretter de ne pas être rentrer chez moi directement, tout simplement. J'écoute attentivement. Il y a une respiration, à quelques pas de moi. Probablement celui qui a hurlé un peu plus tôt. Je n'entends pas d'autres bruits importants. Rien qui ne puisse me faire croire que je cours en danger – mais l'impression de danger est tout de même là. L'avantage, quand on devient aveugle, c'est que nos autres sens sont extrêmement développés. Je pense que j'entends bien mieux, ou en tout cas que je prête une bien meilleure attention aux sons, que les personnes dont les yeux sont en bon état de fonctionnement. Enfin, l'avantage... Le mot est bien grand. Je dirais plutôt une compensation, une bien maigre compensation même. Non mais si vous voulez, je vous échange mon ouïs contre votre vue. Je serais vraiment très heureux de vous faire ainsi profiter de tous les bruits qui vous entourent.

« … Je suis là, oui. »

C'est tellement rassurant d'entendre une voix humaine dans cet endroit qui fiche la chair de poule. Le propriétaire de cette voix semble être un garçon, et visiblement assez jeune. Enfin bon, je ne suis tout de même pas capable de donner un âge à quelqu'un rien qu'en entendant une phrase – et un cri, accessoirement – de la personne en question. Je vous aurais bien fait une petite description physique de celui qui est probablement dans le même pétrin que moi, mais disons que je n'en suis pas vraiment capable. J'espère cependant une chose : que cette personne soit un minimum sympathique. Enfin en gros, qu'elle ne me laisse pas ici. Parce que vu le cri de tout à l'heure, et la chose dans laquelle ma canne est entrée, bien que je ne sache toujours pas ce que c'était, eh bien... Cet endroit n'est pas le plus accueillant des endroits. Oh, et puis ce portail impossible à ouvrir, aussi. En tout cas, je pense que personne n'est vraiment content d'être ici, même avec les deux yeux capables de voir le monde. Alors moi, je vous laisse imaginer. C'est déjà pas facile d'être dans l'obscurité en étant chez soit ou dans son lycée que l'on connait parfaitement, mais alors dans un endroit étrange, inconnu, où des gens hurlent de terreur...

J'ai donc vraiment besoin que l'autre reste avec moi. Il me doit bien ça, non ? Je l'ai sauvé quand même ! Enfin... Je crois. Difficile de faire le bilan d'une situation lorsque tout ce que l'on sait, c'est qu'on a foncé sur quelque chose. Quoiqu'il en soit je ne me vois vraiment pas rester seul ici. Je ne saurais pas vers où aller, je ne saurais pas ce qu'il y a autour de moi, et je pense que je ne tiendrais pas longtemps. Alors qu'avec un guide... Ça change déjà tout. Je saurais avec plus ou moins de précision ce qu'il y a autour de moi, et ce serait déjà ça. Et si quelque chose comme ce qui a causé le cri de l'autre fonce sur moi, eh bien j'en serais prévenu. Ça ne veut pas dire que je pourrais y faire quelque chose, bien que j'ai plus ou moins appris à me battre en étant aveugle, ayant continué Judo et Karaté. Mais au moins, je le saurais. « Eh, Tyler, tu vas crever ! – Ah, merci beaucoup ! » Je suis très optimiste, je sais.

Par contre je ne suis pas sûr que l'autre (d'ailleurs, il faudrait que je connaisse son prénom, histoire d'arrêter de l'appeler l'autre) soit vraiment d'accord pour rester avec moi. Parce qu'à part lui tenir compagnie pour lui éviter d'avoir trop peur avec sa solitude, je ne risque pas de lui être vraiment utile. Je serais plus un fardeau qu'un allié.

Mais on dit bien que l'union fait la force, non ?

« Faut pas rester là. »

À aucun moment il n'a utilisé le pronom « nous », ou même « on ». Mais il n'a pas dit non plus « il faut pas que je reste là », et sa phrase fait plus du genre « faut qu'on se barre ensemble » que « adieu et bonne chance ». Je retiens un soupir de soulagement. Je n'ai peut-être pas eu de chance en entrant dans ce maudit endroit sans pouvoir en ressortir... Mais au moins j'ai l'avantage d'avoir rencontré quelqu'un assez rapidement. Enfin, encore une fois, plutôt une compensation. Parce que j'aurais quand même préféré ne rencontrer personne et rester tranquillement chez moi. Je me demande comment est-ce qu'il est arrivé là, lui. Mais il le regrette probablement autant que moi, en tout cas. Comme tout ceux qui sont venus ici avant nous.

S'ils sont encore vie.

Je l'entends ramasser quelque chose, puis je « sens » sa présence, près de moi. Rapidement, il attrape ma main.

« Je vais être franc. T'es dans un parc censé être à sensations complètement barjo duquel on ne peut pas sortir sans aide, parce que les grilles énormes – t'as dû les sentir – se referment toutes seules et qu'elles sont lourdes au possible. Faut trouver un responsable. Ah, et le truc dans lequel ta canne a buté, c'est une espèce de Gollum ou je sais pas trop quoi … C'est un vrai … Enfin, c'est un fou. Faut qu'on y aille, y a des bâtiments au loin. Ici, on est à découvert et c'est pas sûr que le … Truc … De tout à l'heure … Soit seul … Sérieux, c'est du grand n'importe quoi ici. Je sais que c'est dur mais crois-moi. »

Ça ferait un bon scénario de film d'horreur. Un gosse et un aveugle, paumés dans un endroit d'où il est impossible de sortir, avec des monstres bizarres qui n'hésitent pas à attaquer. J'avais déjà peur avant, mais là, c'est le stade au-dessus, bien que je ne le montre pas. J'essaie quand même de rester impassible, et puis, ce ne sont pas mes yeux qui vont me trahir. Oh, une deuxième compensation. Génial. Je sens bien que mon nouvel allié est très loin d'être rassuré, lui aussi. Sa main tremble dans la mienne, et sa voix aussi, d'ailleurs. Je le comprends aisément, il faut dire.

Mentalement, j'essaie de visualiser un peu plus l'endroit. Quelque part derrière moi, il y a ce portail, ces lourdes grilles qui s'ouvrent de l'extérieur avant de se refermer et de rester closes pour quelqu'un se trouvant à l'intérieur du... Parc, donc ? L'ambiance n'est pas tout à fait celle d'un parc d'attraction, il faut dire. À côté de moi, il y a mon allié. Un peu plus loin il y a sûrement l'espèce de Gollum, comme il me l'a expliqué. Et donc, au loin, des bâtiments. J'hésite un instant. On pourrait peut-être retourner aux grilles, aussi, et attendre que quelqu'un arrive, non ? Mais d'un autre côté, il est possible que l'on attende très longtemps. Peut-être que le jeune aurait dû attendre que j'arrive ; ça nous aurait épargné cette petite excursion en plein film d'horreur à tous les deux. Mais il ne l'a pas fait, et je pense que personne ne va arriver tout de suite. J'ai quand même marché un bon moment avant de tomber sur ce portail, et il n'y avait absolument personne. La meilleure solution semble donc être celle proposée par mon jeune allié : aller jusqu'aux bâtiments et trouver un responsable. En espérant qu'il sera un petit peu plus sympathique que l'autre être... Vivant ? Rencontré jusqu'à présent. De toute façon, on a pas vraiment le choix.

« Ah oui, appelle-moi Vincent. »

Ah bah parfait, j'allais justement lui demander son prénom. Vincent. Merci de ne pas avoir décidé de me laisser crever dans cet endroit bizarre. J'ai beau être terrifié, je le serais encore plus si j'avais été seul ici.

« Moi c'est Tyler. Ah, et merci de pas me laisser crever ici. Je dois quand même t'avouer que je ne suis pas super fan de cet endroit, alors j'espère que tu ne m'en voudras pas si j'essaie de faire en sorte d'écourter la visite. Ouais, je vois pas vraiment d'autres solutions que d'aller jusqu'à ces bâtiments. Ça peut pas être pire que de rester ici, de toute façon... »

Enfin j'espère.

Je fais un pas prudent en avant, espérant ne pas buter sur le corps du Gollum, comme je décide de l'appeler suite à la remarque de Vincent. Mais je localise la chose avec ma canne, et je peux donc avancer.

Bordel qu'est-ce que j'ai peur. Le silence qui nous entoure l'accentue encore d'ailleurs. Pour la première fois depuis longtemps, je ressens le besoin urgent de parler. Ne serait-ce que pour ne plus « entendre » le silence, ce silence obsédant et terrifiant.

« Euh.. T'es arrivé ici comment, toi ? »
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L'Équilibriste ~ RP libre

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