Voilà, on a un sujet de rédaction "Faîtes une autobiographie du vous de votre enfance, vous devrez décrire votre rêve d'enfant et raconter les diverses étapes que vous avez du passer pour arriver à ce but. Le narrateur étant également vous même mais adulte, vous devrez avoir un regard ironique sur ce que vous étiez autrefois."
Voici donc la rédaction (j'ai du passer une petite heure à l'écrire) :
Une petite chambre située dans un appartement n’ayant rien de plus grand, voilà ce qu’on me donnait à moi, enfant de onze ans, pour épanouir mon art. Je ne renie pas cet espace, j’avoue m’y être attaché avec le temps, mais tout de même, est-ce un bon environnement pour devenir dramaturge ? Au moins, j’avais la bonne ville, bien que Paris soit bruyant, on peut facilement s’y faire connaître, surtout au XXeme siècle.
J’étais donc dans mon antre, assis sur ma chaise, devant un petit calepin, une plume à la main, prêt à commencer mon œuvre. Mais avant tout, il me fallait ce que les plus grands possèdent, ce qui fait qu’ils sont encore, malgré les siècles, toujours présents dans l’histoire, ces fameux mots qu’on appelle pseudonymes et qui ont la plus grande importance qui soit. C’est donc par là que mon périple débutait.
Je regardais avec dépit mes prédécesseurs tel que Molière, un pseudonyme tout trouvé et tellement facile, il me fallait mieux, je méritais mieux. Et pourtant, rien ne venait, qu'il est dur de trouver un simple mot me direz-vous. Il faut dire que les bruits de pas de mon père dans le couloir m'empêchaient de me concentrer, il passait souvent vérifier mon avancée, je lui présentais mes idées, pas un mot. Un simple regard, un haussement de sourcils, un air crispé, un rien ne suffisait à ce que je le comprenne. On pourrait penser à de la complicité, je parlerais plutôt d'habitude. Au fond, j’avais honte de moi-même, on me destinait à un avenir glorieux et je n’arrivais même pas à écrire un début, une simple phrase, un simple mot. Peut être devrais-je abandonner, me reconvertir dans un métier de boulanger, ou peut être pianiste, on me disait bon autrefois. Mais c’est là que je voyais les regards de me parents, de mes amis, je les voyais tous, ayant réussi leur vie alors que moi, celui qui se disait tant supérieur, avait fini dans un métier de bas étage, non, je ne pouvais accepter ça.
Je reprenais donc mon stylo avec énergie puis me mettais à écrire. J’écrivais l’histoire d’un jeune homme, un garçon ayant tout perdu, famille comme loisirs, au fond, il était dans la même situation que moi. Oui, je sais, j’avais une famille, mais la solitude, je l’avais ressentie, ici même, dans cette chambre, seul avec cette page blanche qui m’avait fait face, je m’étais senti désemparé, abandonné, seul sans que personne ne puisse m’aider, que j’étais pitoyable en réalité, même maintenant… Mais j’avais su me relever, j’avançais sur le chemin de la gloire à chaque coulée d’encre qui s’imprégnait sur ce bout de papier, je le savais maintenant, j’en étais sur, c’était la route que je devais suivre.
Tout était fini, après avoir enfin trouvé ce qui serait pour moi, la marque suprême de ma victoire déjà entamée, je pouvais enfin signer et poser ma plume.
Charles Guérain.